La caserne de Bonne

Lieu de casernement, elle a été occupée successivement par les troupes italiennes, puis allemandes entre novembre 1942 et août 1944, et a été en partie détruite par l’action de la Résistance le 2 décembre 1943.

Après l’explosion du polygone d’artillerie du 14 novembre 1943, une partie des munitions de l’occupant nazi, encore intactes, ont été transférées à la caserne de Bonne. Louis Nal, chef des groupes-francs de l’Isère et Aimé Requet, son adjoint, décident de parachever le travail commencé quinze jours plus tôt au polygone. Georges Bois, dit Sapin, membre du mouvement Combat et directeur du gymnase municipal, situé rue Berthe de Boissieux, en face de la caserne, est un allié de premier ordre. Ils y cachent des Slovènes et des Polonais, incorporés de force dans la Wehrmacht. Ces derniers livrent des renseignements à la Résistance. Un Polonais, Aloyzi Kospicki, se porte volontaire pour poser les détonateurs fournis par Georges Bois. L’attentat est programmé le 2 décembre. Initialement prévu entre 2 et 4 heures du matin, il a lieu à 8h10 et entraîne plusieurs explosions jusqu’à 11h30.

C’est lors de la cérémonie du 67e anniversaire de la remise de la croix de la Libération à Grenoble, le 4 novembre 2011, que la municipalité a inauguré les rues Simon-Nora, Marguerite-Gonnet et l’allée Aloyzi-Kospicki, situées dans le nouveau quartier de Bonne, en hommage aux trois résistants.

Itinéraire
  • Allée Aloyzi-Kospicki (...-1944)

    Après l'explosion de la caserne de Bonne dont il est le principal artisan, Aloyzi Kospicki n'est pas inquiété. Son bataillon déménage à l’école Vaucanson. C’est là qu’il déserte, en compagnie de son ami Gradinski, pour rejoindre un de ses compatriotes polonais à Domène. Ils intègrent alors le groupe-franc « Petit-Louis », du nom de son chef, Louis Clavel. Le 20 août, à Domène, à deux jours de la Libération de Grenoble, Aloyzi Kospicki tombe sous les balles d'une patrouille allemande alors qu'il effectue une reconnaissance pour son groupe.

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  • Rue Simon-Nora (1921-2006)

    La famille Nora, dont le père, Gaston, est chef de service à l’hôpital Rothschild à Paris, se réfugie à Grenoble, puis à Villard-de-Lans, dans le Vercors, en 1943, pour fuir les persécutions antisémites. Engagé dans la Résistance d’abord dans le Jura, c’est dans le Vercors que Simon Nora rejoint à vingt-deux ans la compagnie du capitaine Goderville (nom de guerre de l’écrivain Jean Prévost). Il parvient à échapper à la répression que connaît le massif un an plus tard à l’été 1944. Sa carrière de haut-fonctionnaire après la guerre le conduit notamment à la direction de l’ENA (École nationale de l’administration).

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  • Rue Marguerite-Gonnet (1898-1996)

    Épouse du président du syndicat d'initiative de Grenoble et mère de neuf enfants, elle se lance dès 1941 dans l'action. Elle crée la section iséroise du mouvement Libération-sud, et en devient la première responsable départementale. Arrêtée en mars 1942 sur dénonciation, elle comparaît à Lyon devant un tribunal militaire, après avoir été détenue au fort Montluc. Condamnée à deux années de prison, elle bénéficie d’un sursis. Sa libération lui permet de reprendre ses activités (faux papiers) et de rejoindre le maquis du Grésivaudan. Encore dénoncée, elle échappe de peu à une arrestation en juin 1944. Elle vit les deux derniers mois de l'occupation dans le maquis de l'Oisans.

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  • Esplanade Général Alain-Le Ray (1910-2007)

    C’est à l’occasion du 64e anniversaire de la Libération de Grenoble, le 22 août 2008, que l’ancienne cour d’honneur de la caserne de Bonne a été inaugurée par la municipalité au nom du général Alain Le Ray.

    En 1935, Alain Le Ray devient officier d’active à sa sortie de l’école d’infanterie et des chars de combat de Saint-Maixent. En 1940, il combat en Lorraine et est fait prisonnier. Il s’évade une première fois de Poméranie avant d’être repris. Incarcéré dans la citadelle de Colditz (Saxe), il parvient à s’en échapper en avril 1941. Revenu à Grenoble, il passe lui-même très vite à la Résistance. Il est l’initiateur du second « Comité de combat » du Vercors en juin 1943 qu’il quitte en janvier 1944. Début mai, à la suite de l’arrestation de de Reyniès, le Comité départemental de Libération nationale fait appel à lui comme chef des Forces françaises de l’intérieur de l’Isère.

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  • Square Pierre-Fugain (1919-2009)

    Situé en face de la caserne de Bonne, à l’entrée du quartier Hoche, le square Pierre-Fugain a été inauguré le 28 mai 2010 par la municipalité.

    En 1940, mobilisé comme élève officier de réserve d'artillerie, Pierre Fugain est fait prisonnier. Il parvient à s’évader du camp de Savenay (Loire-Atlantique) et rentre à Grenoble où il reprend ses études de médecine. Arrêté le 24 mai 1941 pour propagande communiste, il est d'abord incarcéré à la prison Saint-Joseph, puis interné à Fort Barraux le 25 juin 1941. Il entre au réseau Gallia-Reims en août 1943, puis au fil des mois, il prend des responsabilités pour devenir à l’été 1944 chef-adjoint de l’antenne grenobloise du réseau.

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  • Allée Henry Frenay (1905-1988)

    Ancien de Saint-Cyr, promotion « du Rif » (1924-1926), il est fait prisonnier dans les Vosges en 1940, il s’évade et gagne la zone libre. A Lyon, dès l’automne 1940, il fonde le Mouvement de Libération nationale (MLN) et diffuse Les Petites Ailes, puis en 1941 le journal Vérités. En novembre, il rencontre François de Menthon, qui dirige le mouvement Liberté et le journal du même nom. Les mouvements fusionnent, ainsi naît Combat.

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