Place de la Résistance

Située au centre de la rue des Martyrs, c’est sur cette place que se trouve le mémorial de la Résistance, le mur du Souvenir, la stèle en hommage à Jean-Moulin et au Conseil national de la Résistance, mais aussi les futurs « jardins de la mémoire ». Elle doit être officiellement inaugurée le 21 août 2014 à l’occasion du 70e anniversaire de la Libération.

Itinéraire
  • Rue des Martyrs

    Ce nom a été donné après la Libération à l’ancien chemin des Buttes, dont l’emplacement se situe à la confluence du Drac et de l’Isère, en souvenir de la découverte de deux charniers par les habitants de Grenoble à proximité du polygone d’artillerie (actuel emplacement du polygone scientifique) à la fin du mois d’août 1944.

    Itinéraire
  • Mémorial de la Résistance

    La municipalité a décidé d’honorer la Résistance en lui dédiant un espace commémoratif sur la presqu’ile de Grenoble dès les années 1960. Un projet de mémorial est proposé en 1964 par le sculpteur Gilioli, mais il est rejeté, car jugé trop audacieux au goût des associations d’anciens résistants. Le monument est finalement conçu par le sculpteur Robert Pierrestiger, ancien agent de liaison des réseaux de résistance grenoblois, et inauguré le 21 juin 1969. Il porte l’inscription suivante : « Aux glorieux martyrs de la Résistance 1940-1945 ». Il y a été ajouté une urne scellée dans la dalle et contenant de la terre prélevée sur les deux charniers découverts à proximité à la Libération.

  • Mur du Souvenir

    Il a été inauguré le 14 novembre 2002, soixante-neuf ans après l’explosion du polygone d’artillerie et à l’endroit même où celui-ci était situé. Prolongeant le Mémorial de la Résistance, il rend hommage à ceux qui ont réalisé cette action, mais aussi aux victimes de la « Saint-Barthélemy grenobloise », parmi lesquelles le docteur Gaston Valois.

  • L’explosion du polygone d’artillerie

    Ayant eu lieu dans la nuit du 13 au 14 novembre 1943, l’explosion du polygone d’artillerie est souvent perçue comme une réponse de la Résistance à la répression que Grenoble a connue deux jours plus tôt. En réalité, cette opération est préparée depuis plusieurs semaines par le capitaine Louis Nal, chef du CDM (Camouflage du Matériel), et l’adjudant Aimé Requet, son adjoint. Le détournement d'armes au polygone d’artillerie étant rendu quasi impossible par le nouvel occupant nazi, les résistants prennent la décision de faire sauter les bâtiments. Après une tentative infructueuse, Aimé Requet qui s’est vu confier l’exécution de l’opération, parvient à ses fins en faisant exploser l’ensemble des ateliers et des magasins de munition. Les explosions durent plusieurs jours et causent d’impressionnants dégâts. Les stocks sur lesquels comptait l’occupant sont presque totalement détruits.

  • ​La «Saint-Barthélemy grenobloise»

    Se référant aux massacres des protestants de 1572 au cours des guerres civiles que connut la France à la fin du XVIe siècle, la « Saint-Barthélemy grenobloise » est une opération de répression conduite par le lieutenant Moritz du SD (Sicherheitsdienst, service de renseignements de la SS) de Lyon, et confiée à une équipe de collaborateurs lyonnais, qui vise à éliminer les chefs de la Résistance iséroise dans le but d’anéantir son organisation. Après de minutieuses enquêtes et s’appuyant sur des renseignements obtenus auprès de membres grenoblois du Parti franciste, les hommes de Francis André dit « Gueule tordue » multiplient les actions de répression à Grenoble et dans ses environs entre le 25 et le 30 novembre. Au total, vingt-cinq personnes vont être arrêtées, souvent à leur domicile, exécutées sommairement et abandonnées au bord d’une route ou sur un terrain vague, ou déportées dans les camps de concentration nazis. La Résistance iséroise qui perd au cours de cette semaine sanglante quelques-uns de ses principaux chefs (Gaston Valois, Jean Perrot, Jean Bistési), en sort nettement affaiblie. Albert Reynier, préfet à la Libération, Louis Nal, chef des groupes francs de l’Isère, et Pierre Flaureau, cadre du Parti communiste, échappent de peu à l’équipe des tueurs.

  • Gaston Valois (1888-1943)

    Inauguré le 1er décembre 1946 contre l’église Saint-Louis à Grenoble, le buste du docteur Gaston Valois, œuvre du sculpteur Léon Drivier, est transféré devant le mur du souvenir lors de l’inauguration de ce monument en 2002.

    Né à Grenoble, le 6 mars 1888, Gaston Valois est reçu premier à l'internat de médecine en 1911. Installé à Tullins au lendemain de la Première Guerre, il est élu maire de la commune en 1933, puis conseiller général du canton en 1937. En novembre 1940, il démissionne de ses fonctions de premier magistrat peu après la mise en place du régime de Vichy. En 1941, sous le pseudonyme de Ney, il entre au réseau de renseignements Buckmaster par l'intermédiaire de Léon Perrier. Il reçoit l'un des premiers parachutages de la région sur la commune de la Rivière. En 1942, il organise le mouvement combat dans les Chambaran avec ses amis Victor Carrier et Léon Dupré. Début 1943, il devient membre du Comité directeur de la France combattante, puis chef départemental des MUR (Mouvements unis de résistance). Il quitte Tullins pour s'installer à Grenoble, rue de Palanka. C'est là qu'il est arrêté le 27 novembre 1943. Affreusement torturé par la police nazie, il se suicide pour éviter de parler. Il meurt dans sa cellule le 29 novembre.

  • ​Stèle en hommage à Jean-Moulin et au Conseil national de la Résistance (CNR)

    C’est à l’occasion du 70e anniversaire de la création du CNR, le 27 mai 2013, que la municipalité a inauguré avec le concours des acteurs associatifs locaux cette stèle en mémoire de la réunion fondatrice du 27 mai 1943 et de son principal instigateur, Jean Moulin.

  • ​Jean Moulin (1899-1943)

    Après des études de droit, Jean Moulin s’engage dans la carrière préfectorale. Préfet de l’Aveyron en 1937, il est nommé aux mêmes fonctions en février 1939 en Eure-et-Loir. Le 2 novembre 1940, il est révoqué par le gouvernement de Vichy. Réfugié à Saint-Andiol, dans les Alpilles, il prend contact avec les mouvements de la zone sud. En octobre 1941, il rejoint Londres et rencontre le général de Gaulle qui le nomme délégué du Comité national en « zone libre ». Il est alors chargé de rallier les mouvements de résistance à la France libre. Sous son impulsion, la coordination des mouvements devient le 26 janvier 1943, le directoire des MUR (Mouvements unis de résistance). Le 8 mai, il annonce au général la formation du Conseil national de la Résistance (CNR) et préside le 27, sa première réunion. Arrêté à Caluire (Rhône) le 21 juin par Klaus Barbie, il meurt des suites de ses tortures le 8 juillet en gare de Metz.

  • ​Conseil national de la Résistance (CNR)

    Réuni pour la première fois à Paris le 27 mai 1943 sous la présidence de Jean Moulin, représentant le général de Gaulle, le Conseil national de la Résistance rassemble – en France occupée – des délégués de mouvements de la Résistance, de partis politiques et de syndicats. Peu après sa création, Jean Moulin est dénoncé et arrêté à Caluire (Rhône) le 21 juin. Par sécurité, le CNR décide de mettre fin aux séances plénières et constitue un bureau exécutif de cinq membres. Son activité aboutit néanmoins à l’adoption à l’unanimité d’un programme le 15 mars 1944 qui contient un « plan d’action immédiate » pour la Libération de la France et des mesures à appliquer une fois celle-ci acquise. Resté dans l’histoire comme le programme du CNR, il prévoit notamment le rétablissement du suffrage universel, les nationalisations ou la sécurité sociale. Ses dispositions constituent une grande partie des acquis sociaux dont la société française bénéfice encore aujourd’hui.

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